« L’autorité, c’est mal, m’voyez. »
Comme si dire “non” sans discuter pendant trois heures, c’était de la maltraitance. Aujourd’hui, on confond facilement fermeté et violence, cadre et enfermement.
Alors forcément, dès que tu dis à ton gamin de ranger ses chaussures, t’as l’impression d’être Pinochet. Et si on prenait deux minutes pour réfléchir à ce qu’est vraiment l’autorité parentale ?
Et à pourquoi on en a besoin – pas pour dominer, mais pour élever.
1. L’autorité, ce mot qu’on n’ose plus prononcer
Il fut un temps où l’autorité parentale était une qualité. Un parent, un prof, était censé incarner un cap. Aujourd’hui, il doit presque s’excuser de poser des limites.
Pourquoi ? Parce qu’on a mélangé autorité et autoritarisme. Parce que la société préfère des adultes mous à des figures stables.
L’école elle-même n’ose plus tenir un cadre de peur d’être filmée, postée, jugée.
2. Le père, ce suspect par défaut
Dans ce contexte, le père n’est plus un repère, mais un problème. Celui qui gronde, c’est celui qui « traumatise ».
Celui qui dit non, c’est celui qui « brime ».
Le message implicite, c’est : sois présent, mais pas trop. Implique-toi, mais en validant tout.
En clair : sois là pour les devoirs et les couches, mais oublie ta posture d’adulte responsable. On préfère le père inoffensif au père solide. Triste régression.
Dans beaucoup de foyers, le rôle du père se résume à faire tampon quand les enfants débordent. Or, l’autorité parentale, quand elle est partagée et assumée, protège tout le monde.
3. Grandir sans autorité ? Spoiler : ça marche pas
Un enfant sans cadre éducatif, c’est pas un enfant libre, c’est juste un enfant sans repères. Et souvent, un adulte en galère plus tard.
L’autorité parentale, c’est pas une punition, c’est une promesse : tu comptes pour moi, alors je pose des limites. Parce que sans balises, on ne construit rien. On fait juste semblant de vivre dans un monde sécurisant alors qu’il est devenu illisible.
L’autorité, c’est ce qui permet à l’enfant de se confronter au réel, sans s’écraser contre.
4. Être ferme sans être con
Poser un cadre éducatif, ce n’est pas hurler. C’est être clair, constant, stable. Dire non, et s’y tenir. Dire stop, et l’assumer.
L’autorité n’est pas dans le volume de la voix, mais dans la cohérence.
Pas besoin de jouer les généraux pour être respecté. Mais il faut incarner ce qu’on demande.
Être un repère, pas un pote. Un Obi-Wan Kenobi, pas un Mr. Garrison.
Conclusion
Le vrai défi, c’est pas de tenir les enfants, mais de rester cohérent quand tout pousse à faire simple.
Avoir de l’autorité, c’est pas un exercice d’ego, c’est une responsabilité. Et c’est pas donné à tout le monde. M’voyez ?